Vous saurez tout sur l’apprentissage!

C’est une question traditionnelle au sein des repas de famille et dirigée au petit cousin ou à la jeune nièce que l’on n’a pas vu depuis longtemps « en septembre, tu entres en quelle classe ? ». Ne serait-ce pas l’heure de leur demander « à la rentrée, tu entres dans quelle entreprise ? »

Groupe d'étudiants en apprentissage

Caroline Costa-Savelli, directrice du CFA CODIS accompagnée de Mathilde Lemoine, économiste et professeure à Sciences Po Paris et Gilles Moreau, sociologue et professeur à l’université de Poitiers, ont tenté de répondre aux nombreuses questions qui entourent l’apprentissage.

 

Retrouvez le podcast de l’émission :
 

 

Les pouvoirs publics s’engagent pour l’apprentissage

En France, seuls 7% des jeunes d’une classe d’âge choisissent la voie de l’apprentissage, un pourcentage faible que souhaite bien faire évoluer Muriel Pénicaud, actuelle ministre du Travail.

En France comme en Europe, les pouvoirs publics n’en sont pas à leur première tentative pour valoriser cette filière. La récente loi « liberté de choisir son avenir professionnel » devrait la dynamiser.

A qui s’adresse l’apprentissage ?

La directrice du CFA CODIS témoigne de deux types de jeunes intéressés par l’apprentissage. Les premiers sont ceux déçus par le système éducatif plus classique et qui retrouveront une envie, une motivation et un enthousiasme grâce à la mise en application de leurs savoirs en entreprise. Les seconds souhaitent développer des compétences professionnelles tout en acquérant un diplôme et sont conscients de la valeur d’une première expérience en entreprise.

L’apprentissage une filière exigeante

L’apprentissage est une filière exigeante rappelle Caroline Costa-Savelli, directrice de Centre de Formation d’Apprentis. En effet, cela exige au jeune d’être mature afin de s’investir à la fois dans sa formation académique mais également de s’intégrer et de travailler en entreprise. Un emploi du temps chargé qui nécessite d’être accompagné, motivé et certain de ses choix.

Quels avantages pour une formation en apprentissage ?

Les bénéfices d’une formation en apprentissage sont nombreux rappelle la directrice du CFA CODIS. L’apprenti bénéficie d’une formation gratuite et rémunérée puisque c’est l’entreprise qui couvre les frais de scolarité et que le jeune perçoit un salaire. Aussi, cette première expérience professionnelle en entreprise est un atout majeur puisqu’elle facilite l’insertion future sur le marché du travail.

L’apprentissage comme accélérateur d’insertion professionnelle

La France semble parfois mauvaise élève à côté de sa voisine, l’Allemagne souligne Mathilde Lemoine. En effet, le taux de chômage des jeunes français est extrêmement élevé. Il s’élève à près de 22,3 % contre seulement 6% en Allemagne. L’apprentissage apparait alors comme un moyen efficace de faciliter l’insertion des jeunes dans l’emploi.

Mathilde Lemoine estime que la grande différence avec la France et l’Allemagne repose surtout sur le taux d’embauche à la sortie de l’apprentissage. Selon l’experte, les entreprises allemandes seraient beaucoup plus nombreuses que les françaises à embaucher les jeunes à la fin de leur apprentissage.

Un apprentissage sans embauche à la clef : ce n’est pas grave !

Caroline Costa-Savelli évoque deux types d’entreprises : celles qui voient dans l’apprentissage une longue période d’essai et qui embauchent les jeunes satisfaisants dans leurs missions à la suite de leur cursus, et celles qui forment les apprentis, sans leur offrir d’emploi au terme de leur formation.

Le second cas n’est pas problématique ! Au contraire, cette expérience d’apprentissage aura permis au jeune de se former, d’avoir le droit à l’erreur, d’être accompagné dans ses premiers pas en entreprise. Il sera à même, à la suite de son expérience d’apprentissage, d’aller à la recherche de nouvelles entreprises prêtes à l’embaucher grâce à l’expertise qu’il a déjà acquis.

Un accompagnement essentiel

Les trois invités s’accordent sur la nécessité d’un accompagnement de l’apprenti. En entreprise ou au sien du CFA il est essentiel que le jeune soit guidé, notamment les plus jeunes qui sortent de 3ème et qui connaissent encore mal les codes de l’entreprise. Gilles Moreau rappelle d’ailleurs le bel exemple de la Suisse qui impose une formation pédagogique aux maîtres d’apprentissages en entreprise.

Une formation professionnelle et humaine…

Pour la directrice de CFA, l’apprentissage doit permettre de former des jeunes dont les compétences répondront aux exigences des entreprises : c’est les cas des savoirs techniques, des savoir-faire et des soft skills développées au CFA CODIS à travers le théâtre, le chant ou la sophrologie. Caroline Costa-Savelli est également convaincue d’une chose : l’apprentissage doit permettre d’éduquer des jeunes aux valeurs et qualités humaines, des citoyens du monde enthousiastes, heureux et passionnés.

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