Canulars, infox : comment démêler le vrai du faux sur Internet ?

La viralité des fake news difficilement contrôlable

Fake news, infox, canulars, hoaxes (rumeurs), manipulations d’images… Les infos détournées ou manipulées font partie du quotidien sur Internet. L’Ifop définit les fake news comme « de fausses informations fabriquées et diffusées volontairement sur internet dans le but d’induire en erreur ». Et si le phénomène n’est pas nouveau, il prend de plus en plus d’ampleur, notamment par l’explosion des partages sur les réseaux sociaux. Pour prendre conscience de cette viralité, une étude réalisée par un chercheur de l'Université de Louvain (UCLouvain) a montré que 7,5 millions de tweets renvoyaient vers des fake news lors des élections présidentielles américaines en 2016.

Les chiffres sont en effet parlants pour illustrer la rapidité à laquelle peut être relayée une fake news. Ainsi, selon un sondage réalisé par Odoxa Dentsu-Consulting pour France Info et Le Figaro (janvier 2019), un tiers des Français admet avoir relayé des fausses informations par erreur. Ce chiffre atteignant même les 45 % pour ceux utilisant les réseaux sociaux comme moyen d’information. Une autre étude, réalisée par ViaVoice en février 2019 pour les Assises internationales du journalisme, montre que 74 % des Français considèrent avoir été exposés à des fake news. Ces dernières représentent aux yeux des Français un problème important, voire très important (88 %), qui s’accroît de manière continue.

Comment trouver une info fiable ?

Pour 85 % des Français, les fake news et hoaxes sur Internet (et plus particulièrement sur les réseaux sociaux) sont de plus en plus présents. Et pour 72 % d’entre eux, il s’avère toujours plus compliqué de faire la part des choses entre un site dit « sérieux » et un autre dirons-nous... Alors comment faire pour trouver une information sûre ? 

En tout premier lieu, il est capital de savoir prendre du recul et de garder un esprit critique afin de décrypter le vrai du faux. Pour cela, assurez-vous de la fiabilité du site consulté, en prenant connaissance des mentions légales, de la partie « Qui sommes-nous ? » ou « À propos ». Vous aurez alors des données précisant la composition de l’équipe, savoir s’il y a bien des journalistes, ou même s’il s’agit d’un site parodique ou satirique. Vous pouvez également vérifier le nom d’un journaliste sur Google afin de connaître son parcours ou ses orientations politiques qui pourraient influer sur son engagement et son impartialité. 

Il est également important de garder un regard averti et clairvoyant sur l’information, en analysant la manière dont est présentée l’actualité, en vérifiant les sources avancées, ou encore, en recherchant une image afin de s’assurer du contexte où elle a été prise ainsi que sa date. Des outils sont désormais disponibles pour valider la pertinence et le sérieux d’un site. On peut à ce sujet citer le Decodex proposé par Le Monde : ce moteur de recherche permet d’entrer l’URL d’un site web afin de connaître sa fiabilité ou tout du moins sa nature. Pour les hoaxes, des sites sont également accessibles, comme hoaxkiller ou hoaxbuster, et permettent d’identifier les rumeurs. Mais les mastodontes des réseaux sociaux s’impliquent également, notamment par la création d’algorithmes, de fonctionnalités d’alerte, ou même des war rooms (des salles équipées ponctuellement pour pratiquer le marketing en temps réel sur les réseaux sociaux en lien avec un événement fortement médiatisé ou pour gérer une crise digitale). Même si ces méthodes n’assurent pas totalement la fiabilité d’une source, elles permettent d’avoir un nouveau regard et une nouvelle approche plus autonome de l’information. 

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