Comment bien gérer les interactions avec les collègues au travail ?

La grande majorité d’entre nous expérimenterons tous, à un moment ou à un autre de nos vies, les relations de travail. Ce sont des liens quotidiens avec des personnes parfois complexes que nous n’avons, la plupart du temps, pas choisies. Comment s’assurer de bonnes relations avec ses collègues ?

Actualité gérer relations travail

L’importance des relations au travail

Dans une logique de productivité

Difficile aujourd’hui de nier l’importance d’entretenir de bonnes relations avec nos collègues. Selon une enquête réalisée par le cabinet de recrutement Page Personnel, 95 % des Français déclarent qu’il est important, et même très important, pour eux d’être en bons termes avec leurs collègues. En effet, difficile d’être efficace et motivé au sein d’une ambiance de travail pesante, voire toxique. Ainsi, 76 % déclarent que cela a un impact positif sur leur productivité. Une atmosphère bienveillante peut-être un moteur et, à contrario, une néfaste peut constituer un vrai frein. Personne n’a envie de se lever le matin pour aller voir les visages de personnes détestables.

Dans une logique de sociabilité

Nous passons beaucoup de temps au travail, nous voyons nos collègues très souvent, la plupart du temps plusieurs fois par semaine. Les liens développés au fur et à mesure du temps partagé peuvent devenir très forts. Ainsi, 3 Français sur 4 déclarent échanger régulièrement en dehors du boulot.

  • 60 % communiquent via des SMS ou des appels personnels ;
  • 52 % se côtoient lors de moments de détente après le travail ;
  • 19 % font des activités ensemble pendant le week-end ;
  • 7 % s’organisent des vacances en commun.

Bien loin de simples relations superficielles, ce sont de véritables liens amicaux qui se construisent. 57 % des répondants se déclarent amis avec leurs collègues, c’est particulièrement vrai dans le cas des jeunes générations.

C’est plus mitigé en ce qui concerne les relations avec le manager ou le N+1, si 93 % des répondants saluent l’importance d’être en bons termes avec son supérieur, ils sont 2 sur 3 à n’avoir aucune communication avec lui en dehors du travail. La distance entre collaborateurs et manager reste manifeste en France et seulement 22 % le considèrent comme un ami.

Comment assurer une bonne communication avec vos collègues ?

L’écoute avant tout

On sait que la communication est l’un des piliers fondamentaux d’une bonne équipe, en revanche, ce qu’on a souvent tendance à oublier, c’est que bien communiquer ce n’est pas que parler, c’est aussi écouter. Tout est une question d’équilibre. Soyez attentif et veillez à ne pas leur couper la parole quand ils parlent. Cela évitera beaucoup de longueur et de malentendus.

Les rapports informels

Comme vu plus haut, ils sont très fréquents et ont de nombreuses répercussions positives : plus de confiance, une meilleure ambiance, une bonne communication... Ça peut être des choses toutes bêtes comme aller boire un verre après le boulot, faire du shopping sur la pause-déjeuner ou organiser des sorties. Ces liens informels peuvent devenir une source supplémentaire de motivation non-négligeable. D’ailleurs, les entreprises en sont bien conscientes puisqu’on peut voir apparaitre des activités ludiques, des moments de jeux, des déjeuners d’équipe organisés, des séminaires qui ne sont pas entièrement dédiés au travail mais aussi au resserrement des liens… le team building a aujourd’hui toute son importance dans la formation d’une équipe solide et productive.

Le respect dans les deux sens

Ce n’est pas un secret : le respect est primordial. Il faut trouver le juste milieu pour respecter les autres et vous respecter vous-même. En effet, le respect est la base de toute relation humaine. Le milieu du travail suppose une certaine adaptation aux autres, à la fois du comportement et des habitudes. Le respect se gagne, mais il se reprend aussi. Il est important de savoir différencier quand vous devez privilégier la collectivité et quand un comportement dépasse les bornes.

Comment faire face à certains types de collègues problématiques ?

Que faire quand justement cette relation en théorie basée sur l’écoute et le respect est mise à mal ?Comment réagir face à des collègues dits « problématiques » ?

Le négatif

C’est très simple : quoi qu’il se passe, ça se passe en mal. Les fichiers ne sont pas comme il faut et d’ailleurs la température non plus, le client ne va pas signer, la réunion est une perte de temps, l’ancien process était mieux… la liste est longue mais l’axe reste le même : tout est vu de façon négative et démoralisante. En plus d’être démoralisant, cela peut devenir rapidement énervant d’entendre des plaintes en permanence et l’ambiance de l’équipe en prend un coup.

Très souvent ces personnes qui ne se rendent pas compte de ce qu’elles dégagent. Ça ne sert à rien de systématiquement dédramatiser, il faut lui apprendre à penser différemment. À la prochaine remarque négative, mettez-le face à ses responsabilités : demandez-lui des détails, de clarifier la situation, puis les solutions auxquelles il pense pour la résoudre. Ainsi, vous l’obligez à apporter ses propres réponses à ses angoisses ou, au minimum, à prendre conscience de la négativité de son comportement.

La commère

Il peut sembler dans un premier temps très sympathique, peut-être un peu bavard, mais ça reste drôle et léger. Puis vous comprenez qu’il a tendance à parler un peu trop, à diffuser des conversations en théorie privées. Très rapidement, ce sont des informations très personnelles qui sont retenues, diffusées et considérablement amplifiées et ça ne devient plus drôle du tout, car ce qu’aime ce collègue, ce sont les données qu’il peut retourner contre vous, les clashs, les embrouilles.

Surtout ne rentrez pas dans son jeu ! Même s’il fait tout pour gagner votre confiance, s’il critique tous les autres, ce sera votre tour à un moment et beaucoup plus tôt que vous le pensez. Restez toujours vague et quittez la conversation dès que possible.

Le tire au flanc

Vous voyez le passager clandestin des travaux de groupe ? Celui qui avait toujours d’excellentes excuses pour ne fournir absolument aucun travail, pour arriver comme une fleur le jour de la présentation et s’approprier le boulot réalisé et la note ? On le retrouve dans le monde du travail ! Jouer le tire au flanc lui demande un peu plus d’habileté, mais de manière générale il arrive à travailler moins que les autres sans en subir les conséquences. Il évite toutes les taches ou fait en sorte de les délayer à d’autres, est toujours « surchargé », a en permanence « besoin d’aide » et profite sans aucune vergogne de la gentillesse ou de la gêne des autres.

Soyez particulièrement attentif aux échanges de mails, c’est le moment où son nom risque soudainement de passer de l’expéditeur principal, à une personne en copie, pour finalement disparaitre dans la plus grande maîtrise. N’hésitez surtout pas à le recadrer quitte à utiliser ses propres arguments : vous aussi vous avez du travail dont vous devez vous occuper, vous n’êtes pas à sa disposition.

L’ultra-compétitif

Avec lui, tout est une question de compétition ! Qui obtiendra les meilleurs résultats, aura les meilleures idées, les meilleurs dossiers, les meilleurs retours… Il ne se prend pas pour n’importe qui et ne supporte pas l’idée qu’on lui fasse de l’ombre. En bref, il est, au mieux, lourd à supporter, au pire, angoissant car prêt à s’approprier ou à saboter votre travail pour briller.

Étrangement, ce genre de comportement cache très souvent un gros manque d’assurance et de confiance en soi. Ne rentrez pas dans son jeu, au contraire comportez-vous de façon neutre. Le but, c’est de lui faire comprendre que vous n’êtes pas une menace mais un allié pour atteindre un objectif final. Collaborez avec lui tout en gardant une trace du travail réalisé, il vaut mieux assurer vos arrières et certains collègues sont plus agressifs que d’autres.

Le très virulent

Il y a les collègues problématiques et il y a les collègues TRÈS problématiques. Un collègue qui est toujours sur votre dos, qui vous manque de respect et que vous pensez foncièrement méchant peut complètement entacher votre santé mentale. Si vous vous trouvez face à un collègue tyran ou harceleur qui n’hésite pas à intimider les autres et à s’en prendre psychologiquement aux plus fragiles, ne prenez pas sur vous, allez immédiatement avertir votre hiérarchie et les RH. Le silence ne résoudra jamais le problème et risque même de l’empirer, si vous ressentez le besoin d’aller confronter cette personne, demandez systématiquement la présence d’un tiers. Le harcèlement moral et ses conséquences ne doivent jamais être sous-estimés, si des dispositions ne sont pas rapidement prises, en dépit de l’impact psychologique, mieux vaut songer à quitter votre entreprise au profit d’une autre qui saura le comprendre.

Et l’amour dans tout ça ?

Si le travail peut donner vie à des relations d’oppositions et des conflits profonds, il peut aussi être le commencement de belles histoires. Toujours selon l’enquête de Page Personnel, 37 % des Français ont avoué avoir déjà développé un « intérêt sentimental » pour un ou une collègue de boulot. De plus :

  • 59 % d’entre eux ont franchi le cap et concrétisé leur attirance.
  • 24 % sont toujours en couple avec ce/cette collègue aujourd’hui.
  • 49 % des Français pensent que l’amour au travail c’est compliqué.
  • 61 % déclarent que leur relation n’a eu aucun impact sur leur carrière.

Ainsi, si concilier vie amoureuse et vie professionnelle n’est pas toujours simple, le travail peut aussi constituer un socle de relations solides qui perdurent dans le temps.

 

Les relations au travail sont donc très nombreuses et disparates. Si elles ne sont pas toujours faciles à appréhender et ont parfois des répercussions négatives sur notre quotidien, elles peuvent être aussi très positives et évoluer vers de belles amitiés ou de magnifiques histoires d’amour. L’important, c’est de savoir comment les appréhender et de toujours faire passer le respect avant tout, le respect des autres et celui qu’on se doit.

 

 

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