Antoine LOMBARD, Formateur au Campus IGS Alternance, Toulouse

Antoine, le département digital du Groupe IGS Toulouse a mis à votre disposition l’application TEAMS ainsi que des plateformes pédagogiques et outils numériques innovants, pouvez-vous décrire comment se déroule une classe virtuelle type avec vos apprenants ?

Je veille à adresser un mail personnalisé à chaque groupe avant la séance pour en annoncer le contenu et donner rendez-vous aux étudiants dans notre salle de cours virtuelle. J’essaie ainsi de leur donner l’envie de venir, ce qui n’est pas toujours évident lorsque le cours est à 8h30 et qu’ils ont mis leur réveil à 8h28. Ensuite, j’accueille tout le monde avec ma caméra allumée. Je la coupe parfois en cours de séance, mais pour l’accueil, je trouve ça plus sympa. Cela leur rappelle que c’est un vrai cours, en direct. Ensuite, tout dépend des groupes avec lesquels je travaille et de la durée des séances. Mais d’une manière générale, j’essaie d’alterner les prises de paroles, les illustrations et les activités à réaliser par les étudiants en individuel ou en groupe.

Quelles modalités pédagogiques ou bonnes pratiques avez-vous intégrées pour optimiser la concentration de vos étudiants ? 

Tout d’abord, j’essaie de veiller à ce que mon cours reste dynamique malgré la distance. C’est pour cette raison que dès le 3ème ou 4ème jour de confinement, j’ai abandonné ma chaise et mon bureau pour faire mon cours debout. Cela m’aide, je crois, à rester plus actif dans mes explications. Après tout, sur le campus, je ne fais jamais aucun cours assis.

Ensuite, j’essaie de varier les supports pour illustrer mes explications. On parle de cours de droit avec des notions souvent abstraites (pour ne pas dire « répulsives ») pour les étudiants. Habituellement, je fais beaucoup de schémas au tableau. N’ayant pas de tableau blanc à la maison, j’ai emprunté quelques jouets « Playmobils » et « Legos » à mes enfants qui sont devenus de véritables personnages dans mes cours. Ils m’aident à illustrer mes propos.

Enfin, j’essaie de donner le plus possible la parole aux étudiants pour les faire participer.

Quels freins avez-vous identifiés et comment avez-vous pu y remédier ?

Mis à part les quelques problèmes techniques que rencontrent parfois certains jeunes pendant les cours, ma principale difficulté repose sur l’impossibilité de les voir (je ne vais pas surcharger la bande passante avec les caméras). En temps normal, j’ai un regard sur l’ensemble du groupe et peux essayer de voir sur le visage des étudiants ou dans leur attitude lorsqu’ils décrochent du cours. Ici, je ne peux que m’efforcer de les interroger, de les inviter à me questionner, à m’arrêter dans mes explications lorsqu’ils se perdent.

Quels sont les bénéfices constatés depuis ce nouveau mode d’apprentissage 100% digital ?

Le silence pendant les cours. Les bavardages intempestifs se sont totalement digitalisés, ce qui les rend nettement moins bruyants. En effet, seuls ceux qui veulent ou doivent participer activent leur micro. 

Par ailleurs, certains étudiants qui peuvent habituellement être un peu discrets et timides osent peut-être participer davantage.

Enfin et surtout, cette période nous invite à explorer toutes les facettes des Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement (TICE) dont on nous parle depuis longtemps et que, pour ma part, je n’ai habituellement pas le temps ou le courage d’explorer. Ces outils peuvent nous aider à améliorer notre pédagogie, même si la période actuelle me confirme qu’ils ne pourront jamais remplacer le vrai « face-à-face » avec les étudiants.

Que pensez-vous de l’accompagnement et des formations proposées par le Groupe IGS Toulouse pour dispenser vos enseignements à distance ?

L’accompagnement a été incroyable. Florence (Responsable Digital Learning) a été d’une très grande aide dès le départ et elle continue de l’être. Je devine qu’elle est aidée en cela par Frédérique (Chargée des Ressources Pédagogiques) et par l’ensemble du campus, mais j’ai principalement travaillé avec Florence. Et j’ai eu l’impression que tout était en place et n’attendait qu’à être pris en main. Cela a été d’un très grand secours.